" Yoga ? je peux pas, j’ai Golf !”
Vous la connaissez cette petite rengaine du golfeur (ou de la golfeuse) :
- « Et pourtant au practice c’était tellement fluide ».
C’est le trou numéro deux et soudain rien ne va plus !
Combien de joueurs voit-on se métamorphoser tout au long du parcours (ça peut être long 18 trous !) en Sherlock Holmes :
- Mais qu’est-ce que j’ai fait (ou pas fait) ?
- Ya du vent !
- Quelqu’un a toussé (ou parlé) juste quand j’étais à l’adresse (regard courroucé à l’appui…).
- Le sol est trop humide ou bien, trop sec.
- L’herbe est trop haute (ou pas assez et du coup, « ça roule trop ».).
- Arrive en dernier recours, la balle, puis le ou les clubs, toujours plus faciles à changer que de changer soi-même 😉
Pourtant bien au-delà de la performance, n’est-ce pas aussi à cela que nous invite la pratique golfique : une forme de questionnement, de retour sur soi-même ?
Accepter une incessante répétition du geste, mais avec le juste niveau de détachement quant à ce qu’il adviendra.
Une façon d’entériner ce fameux « lâcher prise » que les pros verbalisent par cette phrase qui semble un abyme de mystère à tout néophyte « mais laisse donc jouer ton club ! ».
Jouer en étant pleinement présent et pourtant observer son propre jeu avec une juste distance, ni critique acerbe ni complaisance. Juste jouer en conscience, comme on regarderait un ami : sans jugement ni sévérité.
Savoir à chaque moment de fluidité ressentie, cultiver une forme de gratitude intérieure ou de « contentement raisonnable » (qui n’est en aucun cas la fatuité).
Le Golf comme le Yoga nous invitent à cheminer…
Cheminer avec nous-même et les aléas de notre jeu, lesquels dépendent fondamentalement - une fois le geste sensiblement « acquis » - de notre MENTAL et de ses fluctuations.
Golf et Yoga nous convient à la recherche d’harmonie : l’harmonie du mouvement, la recherche du juste tempo.
Qu’est-ce que ce « juste tempo », si ce n’est notre respiration, le fameux « Prāṇa » du yogi qui est tout à la fois souffle et énergie vitale !
Enfin, le golf comme le yoga ne vient-il pas par la beauté des paysages et parfois la fluidité éprouvée du swing, aiguiser notre capacité à rentrer en nous-même tout en ressentant que dans un interstice de grâce, on ne fait plus qu’un avec les éléments qui nous entourent.
Ainsi, si vous golfez et supposez que le yoga vous est et vous sera à tout jamais, une sorte de « terra incognita », dont vous vous tenez éloigné par peur que ce ne soit « trop lent » ou qu’il ne faille être « très souple », peut-être seriez-vous surpris de tout ce que le yoga pratiqué avec sincérité et régularité peut vous enseigner :
- Ancrage et mobilité, concentration et sérénité associées.
- Technique ultime dans le détail de chaque mouvement (ou posture) et cependant « lâcher-prise ».
- Capacité de flexion et de torsion mais aussi fermeté dans l’extension de tout le corps.
- Une forme de puissance qui ne peut pas être simplement force et qui prend son énergie dans la sensation d’un enracinement stable et agile à la fois.
- Enfin, importance majeure de la concentration visuelle, parce que notre cerveau conduit le geste et le corps là où le regard (drichti en yoga) nous projette.
Ce sont quelques-uns des enseignements que le golf et le yoga nous invitent à mettre en mouvement dans notre pratique avec à la clef quelques petits pas réalisés vers un peu plus de sagesse…